
J'écoute régulièrement les conférences de Colette, bénévole et formatrice au sein de l'association A.A.M.M. C'est un moment de pause dans ma vie trépidante. Mais trépidante de quoi, au fait ? D'obligations, de « il faut », à en oublier l'essentiel : prendre le temps de se
poser.
Le 10 octobre dernier, j'ai décidé de m'arrêter et d'écouter cette conférence. Elle abordait la
guérison intérieure en fin de vie, par le biais de la réconciliation, pour apaiser les cœurs en
quête de paix.
J’y entends que la première réconciliation passe par l'apaisement de notre propre histoire. Or, dans les jours qui ont suivi, la fille de mon voisin m'a appris qu'elle avait pardonné à son père une histoire qui, pour ma part, me restait encore en travers de la gorge.
Pour situer le contexte, cette jeune femme avait quitté le foyer familial en raison d'une
mésentente profonde avec sa belle-mère et avait trouvé refuge chez nous. Nous l'avions
accueillie sans hésitation, car ses parents, et particulièrement son père qui en avait la
garde, ne prenaient pas de nouvelles. J'en avais voulu au père, silencieusement, ne comprenant pas comment il pouvait agir ainsi.
G. m'a raconté la conversation qu'elle avait eue avec son père, où elle lui a exprimé toute la
souffrance ressentie durant son adolescence. Elle m'a dit qu'à présent, elle avait grandi et ne
lui en voulait plus ; elle avait besoin de pacifier cette période de sa vie.
À cet instant, j'ai perçu les deux mondes : le sien et celui de son père, et j'ai fait le lien avec
les paroles de Colette : « La réconciliation implique un processus d’acceptation profonde de
notre propre histoire, même celle que nous avons tenté de fuir, accepter notre passé et cesser de blâmer les autres pour nos souffrances est une clé pour transformer nos blessures en une nouvelle source de force intérieure. »
Je lui ai confié combien j'étais émue par son acte, et combien cela faisait écho à la
conférence sur la réconciliation en fin de vie. J'ai alors décidé sur le champ de pardonner à
mon tour. Un mini miracle s'est produit : j'ai vécu un moment intense avec cette jeune
femme, qui avait trouvé la force de pardonner. Grâce à elle et à ce que j'avais entendu, j'ai
senti une force intérieure complétée d’une grande joie se déployer en moi.
Et, cerise sur le gâteau, son papa, sans rien savoir de notre échange, m'a fait parvenir ses
salutations par son intermédiaire la semaine suivante ! (Il ne le fait jamais !)
J'ai la conviction profonde que tout ce que nous mettons en place dans nos vies, avant notre
mort, éclaire notre quotidien de couleurs lumineuses et joyeuses.
Comme le dit Colette en conclusion : « la mission de l'homme est de transformer ses
blessures en perles précieuses. Ce collier, nous le déposerons au pied de notre lit au moment du grand départ, pour une fin de vie apaisée et lumineuse. »
Alors, avançons sur le chemin du pardon et de la réconciliation pour une vie remplie de joie!
Nous avons de nombreuses occasions de le faire. N'attendons pas la fin de vie ; plus nous
engageons tôt ce processus, plus il sera facile de s'alléger et de transformer nos blessures en force.
Catherine
C'est exactement cela, je suis heureuse que tu l'ais compris et appliqué grâce au partage de la sage expérience de G. Mon parrain dont j'ai été victime petite est décédé la semaine dernière, je n'ai jamais souhaité sa mort malgré ce qu'il a fait, cela fait très longtemps que je ne ressens plus de colère envers lui. Je sais également que si je suis parvenue à faire en douceur le deuil de mon père quand il est décédé en 2009, c'est parce que je lui avais pardonné 3 ans avant son départ et renoué d'amour avec lui (on oublie pas, mais on pardonne). Mon frère n'y était pas parvenu, il n'a jamais fait le deuil de mon père et en…